lundi 7 septembre 2009

Edito de Martine LIgnières-Cassou


Une fresque symbole d'humanisme.


Samedi 5 septembre à l'invitation du maire de Billère j'ai pris part à l'inauguration d'une fresque murale en mémoire des familles de réfugiés politiques expulsés de France vers des pays où leur sécurité est menacée.


Au-delà de nos différences, au-delà de nos organisations ou de nos fonctions, avant toute chose nous sommes des citoyens. Avant toute chose nous sommes des êtres humains.


L'inauguration de cette fresque a été l'occasion de manifester, élus, associatifs, citoyens, notre soutien et notre solidarité à l'égard de ces familles Abrahamian, Rrusta, Seylejmany et tant d'autres, trop d'autres, forcées de quitter le territoire français dans des conditions atroces.
C'est encore pire lorsqu'il s'agit d'enfants, de personnes fragiles à qui la République devrait au contraire apporter son assistance et donner les moyens de bâtir leur vie.


Mais il n'y a pas que des réfugiés. Combien de vies brisées par la machine administrative et l'infernale logique des chiffres ! Je pense par exemple à Sitti, Liouize, Irradatie, ces trois jeunes filles étudiantes à Pau sont actuellement expulsables vers les Comores, un pays qu'elles ont quitté à l'âge de deux ans et où elles n'ont aucune attache.


J'ai à plusieurs reprise eu l'occasion d'interpeller le préfet, le gouvernement, le Président de la République sur ces situations humaines dramatiques. Mais rien n'y a fait. A chaque fois les évènements s'enchaînent et il est déjà trop tard.


Alors il est important de marquer solennellement notre indignation et notre refus de ces pratiques qui n'ont pas leur place dans notre Etat de droit. Car la parole publique ne suffit pas mais elle est importante. Voilà pourquoi nous nous sommes réunis : pour exprimer notre humanité et pour marquer notre soutien à ces familles.


Des activistes d'extrême droite ont tenté de perturber cette cérémonie. Je suis consternée et inquiète de cette résurgence de haine. Mais malgré ces manifestations de xénophobie et de repli sur soi, je maintiens le cap. Ce n'est pas ce que je veux retenir de cette cérémonie qui a eu lieu dans le respect dans l'humanité.


Nous n'oublions pas ces familles. N'oublions pas non plus les autres. Cette fresque nous rappelle leurs destins. Leur souvenir est inscrit dans notre mémoire comme il est inscrit sur ce mur.
Cette fresque nous rappelle notre devoir de résistante et d'humanité.


Je la vois aussi comme un témoignage de l'engagement de ceux qui se battent pour un monde un peu plus humain.


A ce titre, je salue la mémoire de Jean-Marie Mong, président du comité Gaston Phoebus qui nous a quitté récemment.


Nous poursuivrons son combat.


Nous gardons intact notre indignation.


Nous gardons intacte notre envie de changer, ensemble, les choses.


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