mardi 1 décembre 2009

Les enfants de sans-papiers sont aussi des victimes

Source : www.toulon.maville.com/actu (lien ci-contre)

Pas de slogan tapageur. Seulement, un cercle formé, hier à midi, d'une cinquantaine de citoyens toutes générations confondues sur la place de la Liberté. Un cercle où chacun, durant près d'une heure, proteste en silence contre les « atteintes à la dignité dont sont victimes les sans-papiers. » Dans le collimateur de citoyens, et du collectif, emmené par le Réseau éducation sans frontières 83, La Ligue des droits de l'homme, et le comité catholique contre la faim et pour le développement (1) : « L'enfermement dans les Centres de rétention administrative (CRA), et dans des conditions dégradantes, qui n'ont pas lieu d'exister à ce jour », explique cette militante de la Ligue des droits de l'Homme, présidée par Luc de Bernado.

L'assignation à résidence ?

Les enfants de familles en situation irrégulière sont pris dans la spirale « d'une politique de refoulement ». Ils étaient hier au centre du cercle du silence à l'occasion du 20e anniversaire de la convention internationale des droits de l'enfant.

« Dans la mise en rétention des étrangers sans papiers, nous ne sommes pas d'accord sur le sort réservé aux familles. Elles pourraient être assignées à résidence. Il n'est pas normal de les mettre en prison en France, sur le seul principe, selon les directives du ministère de l'Immigration, de ne pas séparer les enfants de leurs parents », s'indignait cette citoyenne.

Le collectif du Cercle du Silence se retranche derrière le dernier rapport du 29 octobre de la Cimade (2), « le seul organisme qui intervient encore à ce jour dans les centres de rétention. Sur les 32 284 étrangers, 222 enfants sont enfermés en vue de leur expulsion du territoire français. »

L'interdiction de la rétention d'enfants

Le collectif du cercle du Silence s'offusque des « conditions de confinement et d'interpellation dans les zones d'attentes d'aéroport où des enfants ont été menottés en débarquant à Roissy. » Le Réseau éducation sans frontières fixe trois priorités en matière d'immigration : « L'interdiction de la rétention d'enfants, la lutte contre le démembrement des familles, et la régularisation des jeunes majeurs scolarisés. »

Pour Philippe Molinas, président de « Terre Solidaire », le comité catholique contre la faim et pour le développement, « il faut d'abord agir sur les causes. Or, aujourd'hui, on agit sur les effets, les conséquences », déplore-t-il. « Les personnes sans papiers n'ont commis aucun délit, ne sont pas dangereuses pour la société, et sont privées de liberté. Le problème lié à l'immigration est un problème lié à un mal-vivre dans les pays. Quand on est bien chez soi, on n'a pas envie de couper ses racines », explique-t-il, à quelques jours du Cercle du silence dédié aux migrants le 18 décembre. Le CCFD 83 qui milite pour « consacrer plus d'argent pour aider les peuples à se développer » dénonce ainsi « le problème de la répartition des richesses dans ces pays. » « Savez-vous que la diaspora des migrants représente plus du double de l'argent que les Etats donnent pour le développement ? »Philippe Molinas de conclure : « Au lieu de construire des murs et des grillages, que l'on fasse en sorte de donner à la population. »

1. L'UNL, l'Adajeti, Cap 21, la FCPE 83, les unions départementales varoises CGT, CFDT, FSU, Solidaires et l'Unsa.

2. Organisation non gouvernementale qui accueille, oriente et défend les demandeurs d'asile, les réfugiés et tous les migrants.

Catherine Pontone
Var-Matin










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